Technique & démarche
Nous nous inspirons de la tradition de nos terroirs pour les formes et les galbes des pots, ça ancre et enracine notre travail dans une continuité, une reconnaissance et un sentiment d’appartenance.
Sur nos pièces le grès est toujours à l’honneur, on lui laisse la part belle, valorise sa matière, sa texture, parfois écorce parfois galet… depuis le four à gaz il a révélé toute sa dimension, sa nature chatoyante. La monocuisson en réduisant notre empreinte environnementale n’a pas uniquement soulagé mon “eco anxiété”, elle a apporté une immédiateté ( comme on peut éprouver avec le raku) une sorte de plongeon irréversible, un frisson par le feu!
Les décors peints ou gravés ne sont rien de moins que des prières : de printemps, d’abondance, de vitalité… à la façon Quechua, où les symboles sur leurs céramiques donnent du pouvoir au pot, cette vision quelque peu chamanique de mettre du sens dans le décor. de mon pinceau j'appose la sensation poétique et vitalisante que la nature fait naître en moi et, l’hiver venu la mémoire du printemps sur les pots devient une promesse.
Dernièrement une sauvagerie imprègne l’atelier et des terres arides craquellent l’argile, des écorces naissent sous l’estèque, la Terre s’ouvre de sa toute puissance, il y a un silence qui s’impose et seule une peau d’émail aux cendres viendra souligner la rondeur.
Et ainsi notre travail évolue, on ne retient rien, on se remet en question autant que nécessaire, la découverte nous stimule, la sincérité nous épanouit, la prise de risque on l’accepte, nous servons amoureusement la Terre.